Discussion:Aliance culturèla arpitana/AfficheORx

changiér

Bonjorn Steg,

J’utilise comme références le Dictionnaire francoprovençal-français et français-francoprovençal, le Mini-dico français-savoyard : Diccionèro de fata savoyârd-francês et la thèse de doctorat Francoprovençal : Proposition d’une orthographe supra-dialectale standardisée par D. Stich, le Dictionnaire français-savoyard par R. Viret, le Nouveau dictionnaire de patois valdôtain par A. Chenal et R. Vautherin et Le francoprovençal valdôtain : Morphologie et syntaxe par A. Chenal en combinaison avec des copies de l’ALJA = Atlas linguistique et ethnographique du Jura et des Alpes du Nord, de l’ALLy = Atlas linguistique et ethnographique du Lyonnais et du GPSR = Glossaire des patois de la Suisse romande.

Quant à la prononciation de c, dans les livres et la thèse de D. Stich on doit distinguer entre le diaphonème francoprovençal (écrit entre {}) et la réalisation/les réalisations de celui-ci (écrit(s) entre []).

Par ex. les graphèmes « c : devant i et e » et « ç : devant a, o et u » ont tous les deux le même diaphonème francoprovençal {ç} qui se réalise [s], [f], [θ], [çl], [ç], [ʃ] ou [h] et qui peut quelquefois s’amuïr selon D. Stich (voir la thèse p. 209).

Pour répondre à votre dernière question, à mon avis c’est possible, mais on doit toujours tenir compte du morcellement de l’arpitan (et de ses dialectes) et de la possibilité d’y avoir des exceptions pour quelques mots dans quelques parlers.

Par ex. selon les 31 points d’enquête de l’ALJA dans les deux Savoies, on peut constater les réalisations suivantes pour le diaphonème francoprovençal {ç} en dialecte savoyard :

1re carte « 912 Les cercles (du tonneau) » :

- en Haute-Savoie : presque toujours (c.-à-d. 13 fois) [f], sauf une fois [θ] [à Cordon
  (45)].
- en Savoie : le plus souvent (c.-à-d. 10 fois) [s], mais aussi deux fois [f] [à Cessens
  (48) et au Châtelard (49)], deux fois [θ] [à Valezan (52) et à Montaimont (59)], deux
  fois amuïssement [à St-André (62) et à Lanslebourg (63)] et une fois [h] [à
  Fontcouverte (60)].

et

2e carte « 1151 Les cendres » :

- en Haute-Savoie : le plus souvent (c.-à-d. 11 fois) [f], mais aussi deux fois [s] [à
  St-Sigismond (42) et à Vallorcine (46)] et une fois [θ] [à Cordon (45)].
- en Savoie : le plus souvent (c.-à-d. 9 fois) [s], mais aussi quatre fois [θ] [à Valezan
  (52), à St-Jean-de-Belleville (58), à Montaimont (59) et à Valloire (61)], deux fois
  amuïssement [à St-André (62) et à Lanslebourg (63)], une fois [f] [à Cessens (48)] et
  une fois [h] [à Fontcouverte (60)].


Différences entre les cartes « 912 Les cercles (du tonneau) » et « 1151 Les cendres » :

- en Haute-Savoie : les parlers de St-Sigismond (42) et de Vallorcine (46) connaissent
  les réalisations [f] et [s].
- en Savoie : le parler du Châtelard (49) connaît les réalisations [f] et [s] et les
  parlers de St-Jean-de-Belleville (58) et de Valloire (61) connaissent les réalisations
  [s] et [θ].

A bentout, ChrisPtDe bl@bl@ 15 d’avril 2011 a 20:01 (UTC)

Bonjorn Steg,

Dans sa thèse (voir p. 151), D. Stich l’explique ainsi :
« De même, les unités du diasystème sont appelées généralement les diaphonèmes1. Le diaphonème est la somme de toutes les réalisations remontant historiquement à un proto-phonème, qui a émergé à une date ancienne, parfois difficile à déterminer précisément. En effet, à l'époque le phénomène était considéré comme résultant d'une prononciation fautive et n'était donc pas noté dans la graphie. Lorsque cette évolution s'est momentanément stabilisée, en particulier avec des oppositions confirmées par des paires minimales, une graphie spécifique n'a pas été toujours nécessaire, ou si elle l'a été, la solution n'a pas toujours été facile à trouver. Dans les langues gallo-romanes, par exemple en français et en occitan classique, la graphie actuelle reflète cette époque de l'émergence accomplie des protophonèmes, et par conséquent des diaphonèmes à une époque donnée, puisque ensuite des évolutions ultérieures ont encore été possibles sans toutefois être notées, dans la plupart des cas tout du moins. ... »
——
1 Dans Parlons francoprovençal, c'est le terme de supra-phonème, moins énigmatique, qui a été utilisé.

C.-à-d. :
Diaphonème (aussi supra-phonème) : c’est l’évolution initiale d’un proto-phonème latin (ou germanique) avant le morcellement dialectal de l’arpitan [ ou bien : à peu près la prononciation de l’ancien arpitan ].
Réalisation : c’est le résultat final ou bien l’un des résultats finaux de l’évolution d’un diaphonème arpitan après le morcellement dialectal [ ou bien : la prononciation de l’arpitan moderne ].

A bentout, ChrisPtDe bl@bl@ 17 d’avril 2011 a 14:26 (UTC)

Votre compte va être renommé

changiér

18 mârs 2015 a 01:35 (UTC)

Compte renommé

changiér

17 d’avril 2015 a 04:39 (UTC)